Les rencontres 2021 : Anciens et nouveaux points cardinaux : orientation et défis d'un monde en devenir
En partenariat avec le CEDITER , l'Université Aldo Moro de BARI (ITALIE) ont organisé les 5èmes Rencontres du CEDITER sur le thème "Anciens et nouveaux points cardinaux : orientation et défis d'un monde en devenir", les 16 et 17 décembre 2021.
Se déroulant dans une phase post-pandémique, ces Rencontres, réunissant près de 80 participants sur 2 journées de tables rondes, ont été une nouvelle opportunité, après Paris en 2018, Rome en 2019 et Annaba en 2020, d'enrichir la réflexion collective dans le domaine des sciences territoriales. Si la société et l'économie changent radicalement, en même temps, il n'y a aucune certitude ni sur les temps ni encore moins sur les directions. Il ne suffirait pas supposer que la transition que nous vivons trouve une explication achevée dans la dimension globalisante. Nos lieux, nos villes, nos territoires sont l'expression très visible de différents sédiments économiques, culturels et sociaux, tributaires d'une histoire qui ne peut se dissoudre ni face à l'absurde principe karamazovien du « tout est possible », ni face à l'explosion de la mondialisation, considérée par beaucoup comme la seule et possible recette pour résoudre les problèmes économiques et sociaux; parce que le territoire contient, et comme contenant, dépend de l'action des acteurs qui jouent, des relations qu'ils activent à la fois localement et avec ceux qui travaillent dans d'autres lieux, en prêtant attention à ce qui découle du développement des dimensions culturelles, historiques et institutionnelles.
Cette réalité introduit la métaphore des points cardinaux, anciens et nouveaux, pour affirmer qu'une science en évolution ne peut manquer de prévoir l'hybridation avec d'autres, l'appropriation et le transfert des connaissances, pour les fusionner et donner de la force au regard sur le monde et ses transformations, où les territoires - et avec eux le temps et la société - représentent non seulement un scénario relatif aux processus économiques qui suivent les modèles des zones fortes à l'échelle mondiale, mais constituent les éléments fondateurs, appartenant à un champ commun de connaissance. L'enjeu, en effet, est de reformuler l'agenda de la connaissance, de se débarrasser des certitudes présumées, de plus en plus mises en crise, d'affronter les dilemmes, la multiplicité des visions possibles: c'est-à-dire de construire des relations entre des pensées différentes, préfigurant de nouveaux scénarios, voire inédits.
Et c'est pour cette raison que le recours aux sciences territoriales et l'approche qui place le territoire au centre des enjeux peut représenter un apport décisif. Comme cela s'est déjà produit dans le passé, dans une période de profonds changements dans le scénario mondial, l'approche territoriale et la connaissance du territoire lui-même occupent une position privilégiée, puisque cette dimension s'est caractérisée par une perspective dialogique, marquant une sorte de séparation avec les fondements de la science qui a dominé tout un siècle. Et cela non seulement parce qu'il s'agit de découvrir et de représenter de nouveaux lieux - comme cela a souvent été le cas - mais parce qu'il faut interpréter la culture de la complexité, qui échappe aux perspectives simplificatrices et pose ses propres fondements disparates, des composantes de connaissances qui ne peuvent être séparées entre elles.
Les «points cardinaux» doivent désormais être mesurés et réorganisés pour offrir une nouvelle vision du monde qui, au-delà des effets d'urgence de la pandémie de Covid Sars 19, était déjà émergé suite aux changements de scénario culturel, économique, politique et territorial. Il est donc jugé nécessaire de se concentrer sur eux, sur les débats méthodologiques et empiriques qui les ont accompagnés, pour discuter et repenser les nouvelles orientations qui sous-tendent la conception des différents territoires, en assumant une vision à différentes échelles mais en interaction (locale, nationale et mondiale). La réflexion prend donc en compte l'affirmation de nouveaux scénarios qui donnent du sens aux dynamiques spatio-temporelles émergentes. A cet égard, nous entendons évaluer le degré de résilience et d'adaptabilité, qui conduit à une prise en charge de la relation avec le monde extérieur, favorisant le passage d'une résilience statique (conservation de l'identité et de la spécificité pour reprendre le chemin du développement) vers une résilience dynamique. (développement de nouvelles ressources, potentiel et innovation).
A la lumière de ce qui a été exprimé, le Rencontre s'organisera donc autour de 4 Sessions, qui, reprenant la métaphore sur les points cardinaux précédemment introduite, doivent se poursuivre, pour ne pas laisser derrière elles une explication inachevée. En fait, ils se poursuivent, s'entrelacent, même s'ils ne suivent pas des règles dictées a priori. Chacun de ces points cardinaux sous-tend une réflexion scientifique qui s'est développée dans ces dernières décennies mais pour répondre à la nécessité d'arriver à une connaissance adéquate de la réalité ils doivent nécessairement se rapporter. Il s'agit donc de faire interagir de manière holistique: la relationnalité, la dimension historique des territoires, les ressources culturelles et les conditions institutionnelles, qui constitueront les
4 thèmes de réflexion et d’échanges qu'il est proposé d'aborder pendant ces 2 journées.
Une partie des communications est publiée dans le n° 3 2022 des Cahiers du CEDIMES
Une autre partie a été éditée dans un recueil publié en italien. Pour toute information et prise de commande, il est possible de contacter la Vice-Présidente du réseau, Mme Rosalina Grumo : rosalina.grumo@uniba.it.
Par ailleurs, l'ensemble des résumés des 60 propositions reçues est repris dans l'abstract Book disponible au téléchargement
De même, le programme définitif détaillé est disponible ici
De plus, une adresse mail est dédiée à tout échange d'information avec les organisateurs : bari2021@cediter.eu